© Simon Matzinger – Unsplash.com

Est-ce l’été, un rythme un peu plus calme, propice à la réflexion et aux projets pour la rentrée ? En tous cas, ces dernières semaines ont été l’occasion pour moi de poser les bases d’un nouveau projet, en parallèle avec mon activité de graphiste-maquettiste. Une réflexion entreprise depuis déjà un bon moment, mais comme on le dit très justement, il fallait que cela décante, infuse. Et c’est prêt, enfin ce n’est que le début, mais c’est décidé, je switche !

En me lançant en tant qu’indépendante, je supposais devoir développer de nombreuses compétences extérieures à mon métier d’origine. En effet, je savais que la comptabilité, les démarches administratives et le démarchage commercial ne seraient pas ma tasse de thé… mais que ces qualités étaient tout aussi importantes que mes compétences de graphiste pour la survie de mon activité. Cela fait partie du plan d’action et je m’y suis faite.

Ce que j’imaginais moins, c’était qu’en tant que « chef d’entreprise » je me devais aussi d’avoir une vue d’ensemble de mon activité et surtout, une vision d’avenir pour faire évoluer mon entreprise vers une activité durable et surtout qui me correspond… J’ai donc appris à switcher.

×

Trouver sa voie 

Pour moi, être indépendant, c’est synonyme de liberté. 

Liberté de gérer mon temps et mes déplacements, pouvoir m’adapter plus facilement au rythme de mes enfants. En effet, je calque le plus souvent mes journées de travail sur celles des enfants et des projets en cours. 

Je me doutais moins qu’une trop grande liberté serait un frein à trouver ma voie. Être graphiste, c’est vaste. Il y a ceux qui font du print, du web, de l’identité d’entreprise, de l’édition, de l’animation, de l’illustration… 

© Freddie Marriage – Unsplash.com

Se spécialiser

Au tout début de mon activité, j’ai pensé que savoir faire un maximum de choses, d’avoir le plus de cordes à mon arc, me permettrait de toucher un maximum de client. Je suis pourtant hyper spécialisée dans la création de maquette de magazine (10 ans de salariat dans une maison d’édition). Mais je n’ai pas cherché spécialement à mettre cet atout en avant. J’ai surtout voulu me former sur ce que je ne maîtrisais pas encore (la création de site web par exemple), pour proposer un service encore plus large.

Je m’aperçois aujourd’hui que le montage de magazine reste ce que j’apprécie le plus et le domaine où j’ai le plus de valeur ajoutée. Il aura fallu que je m’éparpille un peu pour que je m’en rende compte. J’ai décidé de revendiquer cette spécialisation et de développer mon réseau professionnel dans ce sens. 

Ce qui paraît l’évidence, ne l’était visiblement pas pour moi.

Trouver l’équilibre

Cette dernière année, j’ai eu aussi eu la liberté d’explorer mon univers personnel et de définir mon style (j’en parlais déjà un peu dans cet article). C’était très important pour moi de passer par cette étape. Dix ans de salariat, à travailler uniquement pour des commandes professionnelles, m’avaient complètement coupé de mes aptitudes artistiques. J’ai alors renoué avec mes premières amours, en toute modestie et en repartant de zéro.

Etre indépendant, c’est donc aussi avoir la liberté de se renouveler, de se tromper, de trouver sa voie et de savoir se réinventer. Mais encore faut-il savoir où aller ?

© Frank Mackenna – Unsplash.com

×

J’apprends à switcher 

Au début de cette année, j’embarquais dans une aventure unique : j’intégrais un programme créé par Switch Collective nommé « Fais le bilan calmement ». Je rejoignais une promo de 40 personnes, toutes liées par un point commun, l’envie de changer et de se révéler. 

Leur leitmotiv:  « Redesign your worklife » « Redessiner sa vie professionnelle ». Je m’y attèle depuis plusieurs mois déjà : me lancer en freelance et déménager étaient déjà des pas dans ce sens, mais j’avais envie d’aller plus loin.

Switch Collective, qu’est-ce que c’est exactement ?

Pas si facile d’élucider cette question, tant le programme est unique en son genre. Ce dernier, imaginé par Béatrice et Clara, est une sorte de bilan de compétence nouvelle génération où les expériences personnelles sont tout aussi importantes que celles professionnelles. Il s’adresse surtout à ceux qui ne se retrouve plus dans leur job, qui sont en quête de plus de sens, qui ont envie de changer sans savoir vers quoi aller. Le but étant de se raccrocher à qui on est, à ses envies et ses aspirations profondes et de les rallier à ses compétences, facultés, tout cela pour construire sa « boussole ». Le programme a aussi une approche hollistique où la compréhension de son corps et de ses modes de fonctionnement est importante. Et puis, il y a surtout cette dimension collective qui créé beaucoup d’émulation, d’échange, d’énergie. 

Switcher, ça veut dire quoi ?

Partant du postulat que beaucoup de gens se sentent désengagés dans leur travail, que le monde professionnel est en pleine mutation et qu’un bon nombre d’emploi est menacé par la robotisation, switcher semblerait être une nécessité. Fini les carrières linéaires. Apprendre à rebondir, à envisager sa vie professionnelle sous de multiples facettes, se construire un job sur-mesure : tout cela, c’est switcher.

Dans mon cas, c’est aussi apprendre à mieux me connaître, m’écouter pour savoir où je vais.

La dimension collective

Ce qui fait sûrement la force et la différence de ce programme, c’est cette dimension collective. Une promo, c’est 40 personnes qui arrivent avec leur identité, leur histoire, leur parcours pro et perso… On est tous très différents et néanmoins la magie opère car on là pour la même chose : mieux se connaître, aller de l’avant, rencontrer des gens avec le même état d’esprit.

À chaque session, on choisit un « buddy », qui va être une oreille attentive et objective. L’ambiance est simple et bienveillante. Personne n’est là pour juger.

Les confidences arrivent vite, la confiance aussi. Notre buddy nous permet de formaliser nos pensées, de prendre du recul. Ses conseils ne sont pas parasités par le lien ou l’attache. Avec certains participants, on se découvre des affinités, des ressemblances, leur parcours et envies résonnent en nous.

Entre buddy aussi, on se motive ! On créé des groupes et on se lance des défis, on se donne des nouvelles de nos avancées, de nos petits pas, de nos coups de cœur, de nos bons plans… tout cela pour ne pas perdre la dynamique instaurée ! C’est là que le collectif porte et prend toute son importance. 

En intégrant Switch Collective, on s’associe à une promo, mais aussi plus largement à une communauté : la Switch Family. Elle comprend tous ceux qui ont suivi le programme, environ 1 500 personnes à ce jour, essentiellement des Parisiens. Ce réseau est précieux et inspirant. 

© Duy Pham – Unsplash.com

×

Mon Switch personnel

De mon côté, j’ai pris conscience que mon job actuel était déjà un job passion. La liberté créative est néanmoins limitée. Je dois constamment m’adapter à un projet, à un client. Sur ce site, via le blog, je partageais déjà des créations plus personnelles mais je trouvais qu’elles n’avaient pas vraiment leur place au milieu de mes projets professionnels et brouillaient mon identité pro.

Le fait de séparer les deux, d’un côté mon job de graphiste, spécialisée en création de maquette et de l’autre, les illustrations folles et colorées, me satisfait totalement. Je me pose plus la question de la légitimité de publier telle ou telle chose. Chaque projet à désormais sa place. Et j’ai moins de frustration… !

Love and folk

Je me suis donc créé un nouvel espace de liberté et de création : Love and Folk. J’y publie mes illustrations, motifs, articles illustrés. Et j’assume mes envies de couleurs, de rêve, de monde meilleur, de douceur. J’y trouve mon équilibre.

Ici, j’explique la genèse de ce projet. Je n’ai pour l’instant pas de vision d’avenir claire quand à cette étape, plutôt une grande envie, un besoin.

love and folk

 

Finalement, en avançant petit à petit, en me posant les bonnes questions, en testant de nouvelles choses, je trouve petit à petit ce qui me convient et ce qui me transporte, m’anime. J’assume également plus mes choix. J’ose ! Je n’attends plus que tout soit parfait, j’essaie.

Je vois l’avenir en couleurs.