Je vous confiais à demi-mot, à la fin de mon dernier article (celui-ci), que je travaille depuis plusieurs mois sur mon positionnement. Cela signifie que je cherche à aligner ma façon d’être, mes valeurs, avec mes projets professionnels et mes clients / collaborateurs. Tout cela est un long chemin et je suis encore en pleine réflexion à ce sujet mais déjà, une ligne directrice m’apparaît clairement : quelque chose qui m’a beaucoup déstabilisé mais qui, lorsque l’on en prend conscience, est une force.

 Je me suis longtemps sentie tiraillée avec ce que je percevais d’incompatible dans ma personnalité : une facette fantaisiste, libre, originale et son revers rigoureux, conformiste, méthodique.

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La façon dont j’ai abordé mes études en est un bon exemple. D’Orléans à Berlin, j’ai essayé de concilier ce qui me semblait aux antipodes.

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Je vous raconte…

L’évidence

J’ai toujours su que je ferai des études artistiques. Pourquoi ? Parce que je ne me projetais dans aucune autre. C’est la seule voie qui résonnait en moi. Et même si j’avais très peur de ne pas trouver du travail à la fin de mes études, je n’ai pas hésité. D’ailleurs, je mesure maintenant la chance que j’ai eu d’être soutenue et accompagnée par mes parents dans ce choix incertain.

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Je m’y plongeais donc avec passion et enthousiasme mais aussi avec la forte envie de relier cette voie artistique à un métier concret : le graphisme et la mise en page. Ainsi, de connaître ces débouchés m’a rassuré.

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J’ai été admise à l’Institut d’Arts Visuels d’Orléans (actuellement ESAD Orléans). Et après une année touche-à-tout, j’ai intégré la section Communication Visuelle avec l’objectif d’y apprendre à créer des logos et des mises en page. À l’époque, je m’intéressais peu à l’illustration, je pensais à tort que ce médium ne me servirait pas dans ma vie professionnelle.

Se sentir perdue

L’enseignement délivré dans cette école était loin du cadre que j’imaginais et je m’y suis souvent sentie perdue : fini les cours magistraux, très peu de travaux pratiques. Nous avions, bien sûr, des projets à développer. Mais ces derniers étaient surtout un prétexte pour que nous explorions notre propre style, notre histoire personnelle. A ce moment-là, j’avais peu de choses à dire, je ne me sentais pas transportée par un sujet en particulier. J’ai été déstabilisée par le côté conceptuel et libertaire de l’enseignement de mon école. Clairement, je pense que je n’étais pas assez mature à l’époque même si avec le recul, j’y ai beaucoup appris.

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Ma facette rigoureuse, terre à terre prenait peur alors que mon côté artistique s’exprimait.

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Se recadrer

L’une des meilleures décisions que j’ai prise alors a été de partir un an et demi en Allemagne, d’abord dans l’école de design de Schwäbisch-Gmünd pour 2 semestres et ensuite, 6 mois en stage dans une agence de communication de Berlin, Plantage.

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J’ai fait le choix de partir étudier en Allemagne car je savais qui j’y trouverai un enseignement technique, concret. Et cela a vraiment été le cas.

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L’école HFG Gmünd (Schwäbisch-Gmünd) est vraiment dans la mouvance du design graphique allemand : rigoureux, sobre, fonctionnel, innovant, informatif. Je me plonge alors avec enthousiasme dans les différents modules qui me sont proposés. J’ai enfin un cadre, des perspectives concrètes, des projets inscrits dans la réalité du monde du travail.

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Je me suis sens comme un poisson dans l’eau, à ma place.

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Je dois m’avouer que j’ai un peu plus de mal avec les projets en groupe, très nombreux pendant les cours. Dans mon école française, nous n’en faisons quasiment pas, car l’essentiel est d’y développer sa propre voix créative. En groupe, il faut soit imposer son style aux autres, soit trouver des compromis en se rapprochant de personnes développant une approche similaire.

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Cela n’a pas l’air de gêner les autres étudiants : ils ont, dans la grande majorité, le même style graphique, celui de l’école. Cet enseignement va mettre en lumière chez moi une certitude : je ne veux pas ressembler à tout le monde, enfin pas complètement, je veux être encadrée mais suivre ma propre voie.

(Je me souviens, dans mon école en France, lors des présentations de projets, rien de plus facile que de dire qui a créé quoi. Le style de chacun, le médium de prédilection, le traitement du sujet… tout éclaire sur l’auteur.

Lors des présentations en Allemagne, c’est propre, professionnel, mais tout se ressemble quand même un peu.)

Se révéler

J’ai réellement adoré ses deux semestres en Allemagne. J’ai même prolongé l’expérience en faisant un stage de 6 mois dans une agence de communication berlinoise. J’ai pu enfin me confronter à la réalité professionnelle et m’immerger dans une ville à l’ambiance et la dynamique incroyable. Au sein de mes études, cette parenthèse allemande m’a permis d’assouvir mon besoin de cadre, de me projeter réellement dans un métier mais aussi de revendiquer mon autre facette créative, singulière.

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Je suis revenue en France pour passer mon diplôme, plus tout à fait la même, pas tout à fait réconciliée avec mes contradictions, mais avec l’envie de les faire cohabiter au mieux dans ma vie professionnelle et personnelle.

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Depuis, j’ai toujours travaillé en tant que graphiste, 10 ans en agences et 4 ans en freelance. Alors oui, j’ai réussi mon pari de faire des études artistiques et d’en faire mon métier. J’ai beaucoup été dans la production et l’exécution, dans le cadre si on veut (!) Et en vieillissant, je dois reconnaitre que je veux renouer avec ma propre voix créative, sans contrainte, en toute authenticité. Etre à mon compte me permet de m’accorder du temps pour dessiner à nouveau, comme pendant mes études.

Se positionner

Je suis maintenant convaincue que je me sens épanouie et que je donne le meilleur de moi-même lorsque je peux exprimer mes deux facettes : poser un cadre clair, avec une exécution parfaitement maîtrisée, une relation en confiance et pouvoir aller un peu plus loin, sortir un peu du cadre, pour rendre attractif et unique votre support.

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L’important est de ne pas voir ces aspects de ma personnalité comme des contradictions mais plutôt comme des ressources complémentaires si je laisse la place à chacune de s’exprimer pleinement.

Je peux vous accompagner dans la création de vos supports visuels. Je m’occupe du cadre : mes années d’expérience m’ont appris à poser les méthodes et automatismes essentiels au bon développement d’un projet. Et je vous propose aussi de faire ce petit pas de côté, de réfléchir ensemble au petit truc en plus, la dissonance qui va créer la surprise et rendre votre communication attrayante et unique.